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C'est drôle, il a vraiment fallu que je m'installe au Canada pour prendre conscience de ce que voulait dire ce terme, francophonie. Comme dit précédemment, je prends un cours sur la francophonie au Yukon, et je mesure petit à petit l'importance que les francophones attribuent à leur langue lorsqu'ils sont minoritaires sur un territoire, comme c'est le cas au Yukon (environ 1 200 francophones pour une population de 32 000 habitants).

En effet, s'ils n'avaient pas cette virulence à faire valoir leurs droits depuis le début des années 80, il n'existerait pas tous ces services aujourd'hui accessibles en français à Whitehorse:
- association franco-yukonnaise incluant des services culture, développement économique, emploi, immigration,
- garderie,
- école, dans laquelle les jeunes peuvent mantenant faire leur scolarité du primaire jusqu'à la fin du secondaire (équivalent niveau baccalauréat),
- journal francophone yukonnais, etc...

Il existe plusieurs endroits à travers l'Amérique du Nord, Canada mais surtout États-Unis, où sont se sont installées des groupes francophones à une époque où le Québec ne disposait pas de richesses suffisantes pour garder "tous ses enfants", et plusieurs générations après, on retrouve encore des noms francophones dans ces zones, mais la langue française n'y est plus, ni la culture qui allait avec.

Dans des interviews de personnalités du Yukon que nous avons visionées ce soir, à la question de ce que signifiait pour eux la francophonie, tous les parents ont été unanimes sur le fait que la francophonie avait pris tout son sens pour eux lorsqu'ils avaient eu des enfants, cette volonté de transmettre une langue, une façon de penser, une culture spécifique, à leurs descendants, bien que vivant sur un territoire majoritairement anglophone. Cette continuité, savoir que leurs enfants continueraient à parler la même langue que leurs propres parents utilisaient.

Moi, je crois que j'ai commencé à aimer le français à Lille, où plusieurs artistes que j'ai eu la chance de côtoyer aimaient à s'exprimer dans la angue de Molière, et d'une belle façon, alors qu''à Orléans je venais d'un milieu qui prônait l'anglais à tout prix, en réaction à la loi Toubon qui avait instauré la loi sur les quotas de musique francophone.

Je suis venue au Canada notamment parce que j'aime l'anglais, que j'ai appris jeune, et je voulais pouvoir vivre cette langue aussi intensément que je vis la langue française, et les cultures qui vont avec. Et finalement, je me retrouve en ce moment à prendre des cours de composition anglaise aussi bien que des cours sur la francophonie, sans compter les cours d'orthographe française à venir le mois prochain... Tout ça pour dire que je profite non seulement d'une plus grande utilisation de l'anglais, mais j'apprends dans le même temps à aimer un peu plus ma langue maternelle.
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